Prostatite aigüe aux urgences

Dr Olivia Keita-Perse, Dr Raffaele Cursio, Dr Sylvie Chailloux, Pr Yann-Erick Claessens

 mardi 11 décembre 2012  |  Janvier 2013  |  0 Commentaires
  Urgences Centre Hospitalier Princesse Grace, Principauté de Monaco

 1) Généralités et points forts

 L’imagerie n’est utile en urgence que pour les formes compliquées ou les doutes diagnostiques
 Des examens biologiques, seul l’ECBU est impératif, les autres examens sont à discuter selon le contexte
 Le dosage des PSA est inutile car ininterprétable
 Escherichia coli est le germe dominant
 L’émergence d’entérobactéries résistantes aux béta-lactamines (BLSE) doit plus encore inciter à suivre les règles de bonne pratique de prescription des antibiotiques

  • Quelle que soit l’antibiothérapie initiale, il faut adapter le traitement à l’antibiogramme
  • La sévérité de l’infection, initiale ou secondaire, justifie un avis spécialisé

 La ciprofloxacine est à préserver pour des indications spécifiques (spectre couvrant le pyocyanique), elle ne doit pas être proposée en première intention

 2) Tri IAO

 niveau 2 pour une prostatite aigue compliquée
 niveau 3 pour une prostatite aigue non compliquée

 3) Prise en charge

 Le caractère compliqué ou non d’une prostatite aigue détermine sa prise en charge
 Les formes compliquées sont :

  • Rétention aigue d’urines
  • Obstacle sur l’appareil urinaire
  • Intervention récente sur l’appareil urinaire (hospitalisation, sondage)
  • Immunodépression
  • Diabète sucré
  • Comorbidité décompensée

 Si choc septique, intégrer le traitement symptomatique sur des objectifs (cf. CODU " Etat infectieux grave au SAU ")

Schéma de prise en charge de la prostatite aiguà« aux urgences

 4) Bilan paraclinique

 La biologie d’urgence

  • indispensable :
    • ECBU
  • utile en cas de complication :
    • hémoculture
    • NFS
    • ionogramme créatinine sanguin
    • lactate artériel (si signe de sepsis sévérité/choc septique)
  • futile :
    • PSA

 L’imagerie d’urgence n’a de place qu’en cas de doute diagnostique :

  • échographie

 5) Qui hospitaliser

 En urologie :

  • prostatite aigue avec indication de dérivation des urines
  • prostatite aigue compliquée sans geste invasif
  • traitement oral impossible (vomissements)

 En réanimation :

  • sepsis sévère et choc septique

 6) Consignes et mesures hygiéno-diététiques

 Les consignes à expliquer :

  • Favoriser le port de sous-vêtements serrés (ou de suspensoirs)
  • Préconiser une nouvelle consultation en cas d’aggravation des symptômes

 Prévoir une consultation en infectiologie ou en urologie

 7) ECBU post-traitement

 L’ECBU de contrôle est indiqué 4 semaines ou plus après la fin du traitement antibiotique

 8) Bibliographie

 Recommandations de bonne pratique. Diagnostic et antibiothérapie des infections bactériennes communautaires de l’adulte. AFFSAPS, juin 2008
 Progrès en urologie. Recommandations du comité d’infectiologie de l’AFU. Diagnostic, traitement et suivi des infections communautaires bactériennes de l’appareil urinaire de l’homme et de la femme adultes (cystites aigues, pyélonéphrites aigues) et de l’appareil génital de l’homme (prostatites aigues). AFU, vol. 18 & mars 2008 & suppl. 1.

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